Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Délire d'un gars dingue!
8 octobre 2006

Lettre à Grégou (3e partie)

Très cher Grégory,

Nous voici arrivés à la fin de nos peines. Comme promis,  je t'explique en quelques mots le théorème de Mike.

D – Le théorème de Mike

Pour comprendre le théorème de Mike, le mieux est d’en revenir à cette vieille maxime discordienne :

"Toutes les affirmations sont vraies dans un sens, fausses dans un sens, sans signification dans un sens, vraies et fausses dans un sens, vraies et sans signification dans un sens, fausses et sans significations dans un sens, et vraies et fausses et sans significations dans un sens".

On connaît tous la réaction de Mike face à cette maxime : « Et le non-sens dans tout ça ? »

La philosophie de Mike n’est jamais que l’expression des causes du sophisme de Gorgias : « Il n’y a rien et même si… ». Un peu d’histoire ne fera de mal à personne : Mike est né entre deux jours ; sa naissance coïncide avec une mort symbolique puisqu’il a failli naître dans la cuvette d’un WC, là où s’achève toute vie. De ces deux causes, on peut tirer les conclusions suivantes : la naissance de Mike n’est pas virtuelle, mais carrément impossible… et pourtant, Mike réalise ce paradoxe d’être-là au grand dam de ceux à qui il s’en prend.

Mike n’était donc pas la projection d’un possible sur un plan du virtuel, mais la prégnance de l’impossibilité dans la réel… Du coup, tout un pan du plan du réel devient carrément l’expression d’une irréalité : le réel est autant un champ de possibilités actualisées qu’un champ d’impossibilités réalisées (un champ paradoxal). Notons bien que ce n’est pas que la naissance de Mike n’est pas l’actualisation réelle d’une improbabilité – de nombreux improbables sont rendus possibles – mais la réalisation de l’irréel.

En ce cens, et uniquement dans ce sens, on peut déclarer une identité de la sorte : Mike = Wanda. Cette identité ne dépendant d’aucune transcendance, et par conséquence d’aucune théorie, il est possible de déclarer, d’un point de vue abstrait, que si Mike = Wanda et que Mike = Rezvanifan, cela ne signifie pas pour autant que Wanda = Rezvanifan.

Prenons un exemple concret, mais nous ne le prenons que pour démontrer que le disciple du plan du virtuel n’est aucunement transférable dans le champ irréel du plan du Réel.

Ex. 1 : Keith Richard a participé à l’enregistrement de l’excellent Bone Machine de Tom Waits. Notez bien que je ne parle de Tom Waits que parce que je suis en train d’écouter « Black Wings » , un très beau titre tiré de l’album en question. Ce n’est pas l’affirmation sur la présence de Keith Richard qui nous intéresse, mais plutôt la possibilité d’un dire qui dépasse toute temporalité. Certes, je dis dans un temps déterminé ce qui ne mérite peut-être pas d’être dit. Est-ce à dire que tout dicible porte la marque d’un inintérêt skybloggien ? Absolument pas ! Du coup, le plan du Réel recoupe le plan du Dicible en un point A et le plan du virtuel en un point B. Si AB est un vecteur permettant d’opérer une translation d’un événement E, issu du plan du Réel, nous remarquerons aisément que l’événement ainsi translaté gagne en intensité ce qu’il a perdu en célérité. E ne peut donc même pas être relié à E’.

Le théorème de Mike se résume en cette phrase lapidaire (qui a choqué nombre de ses contemporains) : « Il n’y a pas de causes communes ! » Rezvanifan devait s’emparer de cette phrase pour l’expliciter de manière individualiste (donc bourgeoise) et erronée en affirmant que ce que Mike sous-entendait était qu’il n’y avait de révolution que les révolutions du Moi. P9D s’approchait un peu mieux de la vérité de Mike en affirmant le chaos absolu du réel : pour p9d, le concept de « cause » est une faiblesse dans l’appréhension de l’ordonnancement des événements. Pour P9D, ce n’est pas tant Hume que Hegel qui lui sert de preuve : toute cause étant circulaire, elle s’anéantit dans ce qui, du point de vue chronologique et causal, l’annule. Hegel disait de l’effet qu’il n’était que la cause de la cause. Pas de cause commune, c’est-à-dire, pas de cause première pour la simple et bonne raison que la causalité est vide de sens.

Le premier à s’être intéressé aux implications ontiques (voire ontologiques) de l’affirmation de Mike est Parménide. Pour lui, l’essentiel de l’assertion n’était pas dans la négation de l’idée de « cause commune », mais dans la négation de l’étant (voire de l’être) dans le simple « Il n’y a pas ». Pour Parménide, Mike se serait senti obligé de donner un complément à sa phrase tout simplement pour la poétique de la phrase : « Il n’y a pas » ne sonnait pas très bien.

A la question quant à savoir : « Qui est Mike ? », je peux juste te dire, cher Grégou, qu’en vérité, il n’y a ni Mike, ni Rezvanifan, ni p9d. Et que tout ce blog n’a été qu’un canular.

Ta chère Wanda.

PS: Toute question relative à la fluidité du vide dans un espace concentré de type Sacher-Masochien ne trouvera de réponse...

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Non, vous ne vous trompez pas, cher Marsel. Mais bon, la géométrie euclydienne, c'est dépassé!
S
les médicaments de Wanda étant dans le chat et le chat étant dans l'aspirateur, la logique euclédienne voudrait que Wanda eut aspiré l'aspirateur. Dites moi que je me trompe, por favor.
W
... d'insister, cher grégou, je ne céderai pas à tes suppliques. Quant à mes médocs, je les ai retrouvés, merci, ils étaient dans le chat.
L
repond stp même par mail m'en fout I want to know !<br /> Please, Pity !
G
Je soupçonne que l'apréhension de ce mystère ne puisse passer par un ordinaire quand bien même brillantissime raisonmement rationnel, mais doive, à fortiori au contraire et à contrario (et vice versa) être abordé par le bïaïs du mystique auquel,de son vivant, nonobstant tout ascétisme, on ne peut atteindre que par l'abus d'alcool, la seule voie licite qui mène aux états de conscience parallèle. Quant à Mike ET Wanda, et pour reprendre la seule chose sensée qu'ait de son vivant prononcé l'inénarrable Sigmund F. "l'Amour est la rencontre de deux névroses", ce qui nous amène sur un terrain autrement plus glissant, puisque, vous l'aurez compris, nous abordons la pathologie de la schizophrénie. Et sur ce, je vais prendre mes cachets, moi je sais où ils sont, heureusement car sinon, à la lecture des posts de ce blog, il y a belle lurette que je me serais fait un irréversible dommage colatéral.
Délire d'un gars dingue!
  • Né le 29 mars 478, philosophe, magicien, professeur (émérite) de Conneries à l'Université de Stembert, échappé de l'asile de Cointe depuis le 6 mars 2006. Innoffensif. Il surnomme les barbus: "Barbus" et les vieux barbus: "Vieux Barbus"...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Albums Photos
Derniers commentaires
Publicité